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La Palabra

versión impresa ISSN 0121-8530

La Palabra  no.23 Tunja jul./dic. 2013

 

Deux Visions Pataphysiques*
Recueil Litchis de Madagascar**

Martha Pardo Segura
Professeur 'Asociado'
Escuela de Idiomas
Doctorado en Lenguaje y Cultura
Universidad Pedagógica y Tecnológica de Colombia Tunja- Boyacá, Colombia
martha.pardo@uptc.edu.co
Aquiles Cuervo***

* N.d.T. Ce terme est pris de la création littéraire d'Alfred Jarry. La définition donnée par ce dramaturge est "La pataphysique est la science des solutions imaginaires". Le mot provient de l'oeuvre Gestes et opinions du Docteur Faustroll, pataphysicien (écrit en 1897-1988, publié posthumément en 1911) de l'écrivain Alfred Jarry. (Laval 1873-Paris 1907). Ce nom désigne aussi le mouvement littéraire et culturel français de la seconde moitié du XXême siêcle, lié au surréalisme.
** Traduction en français par le professeur Martha Pardo Segura. UPTC-Tunja-Colombia, du conte Dos visiones patafísicas de l'écrivain colombien Aquiles Cuervo par Martha Pardo Segura, 23-25 juin 2013. Bogotá, D.C. Titre en espagnol: "Dos visiones patafísicas", conte. En: Litchis de Madagascar. 1a edición. Buenos Aires: El fin de la noche, 2011. 98 p. ISBN 978-987-1491-29-2 info@elfindelanoche.com.ar. http://www.elfindelanoche.com.ar.
***
N.d.T. Aquiles Cuervo, hétéronyme d'Alberto Bejarano, né à Bogotá en 1980. Il vit actuellement dans la capitale de la Colombie. Écrivain, philosophe et enseignant a été invité par la Maestría en Literatura- Universidad Pedagógica y Tecnológica de Colombia à Tunja le 19 avril 2013 à la "Mesa redonda sobre LECTURAS DE LA LITERATURA": qué leemos, cómo leemos, para qué leemos, por qué caminos nos ha llevado la lectura de la literatura con Alberto Bejarano, Alvaro Franco, Witton Becerra, Hernan Fonseca y Juliana Borrero. À cette occasion, le lancement de sa premiêre oeuvre Litchis de Madagascar (2011) a inspiré cette traduction de l'évocation du prix Nobel 1900 Romain Rolland, écrivain français, dont le nom sert de référence spatiale dans une ville. Ce nom de rue constitue un bon prétexte de contact interculturel entre les lecteurs francophones colombiens et les lecteurs hispanophiles français.

Fecha de Recepción: 20 de febrero de 2013 Fecha de aprobación: 14 de mayo de 2013

Citar: Pardo Segura , M. (Julio Diciembre de 2013). Deux visions pataphysiques. Recueil Litchis de Madagascar. La Palabra(23), 125-129.


Premiêre vision

Je l'ai vue chaque matin de ma fenêtre qui tombait sur le Boulevard Romain Rolland à Montrouge. Le petit caddie noir annonçait ses pas à l'avance. C'était une femme aux cheveux blancs, de lunettes obscures et contorsionnée presque jusqu'à sa ceinture, ce qui lui donnerait un air pitoyable, si elle ne portait pas ces vêtements, qui montraient son ascendance de haute lignée (lignage). Je la voyais marcher sans regarder aux deux côtés jusqu'arriver à la porte latérale du cimetiêre municipal. Ma vision arrivait jusque là. Aprês, dês une autre fenêtre, je la voyais marcher dans le cimetiêre, avec sa même allure parcimonieuse. Je n'arrivais jamais à voir sur quel tombeau elle s'y arrêtait -j'étais sûr qu'elle allait rendre visite à quelqu'un, peut-être à son fils ou à son mari-. Elle n'était pas de ces femmes qui se promenaient par le cimetiêre. D'ailleurs, celui-ci en particulier n'était pas des cimetiêres touristiques de Paris, comme le Pêre Lachaise ou Montparnasse (et dire qu'Alfred Jarry y demeure, l'inventeur de la pataphysique).

Et toujours, bien sûr avec son caddie. Puis, je m'occupais de mon petit-déjeuner et m'entretenais avec le journal ou seulement j'écoutais un peu de musique. La journée avançait et je l'oubliais totalement. Il m'arrivait au moins de penser qu'elle pouvait passer tout le jour dans le cimetiêre. Tout passait plus ou moins comme je l'ai dit, tous les jours semblables, jusque l'arrivée du 1 Novembre, La Fête des morts ici et dans d'autres lieux. Ce matin je me suis préparé tôt pour aller dans la rue et accompagner cette femme, de loin, dans son interminable deuil. Il m'est arrivé de porter mon vieil caméra-vidéo et je suis allé chez la fleuriste pour acheter trois roses jaunes. Je n'ai pas pris mon petit-déjeuner et me suis préparé pour une espêce de jeûne existentiel. J'avais tellement de souvenirs vacillants, de fantômes indiscrets et malodorants. Ceci était ma vie quotidienne.

J'ai parcouru le Boulevard Rolland sans penser à aucune œuvre ni en aucune anecdote de cet écrivain, que j'avais lu à peine (j'ai feuilleté une fois quelque chose de Rolland sur Tolstoï ou Zweig, mais je ne m'en souviens plus bien). Tu ne te mets à lire l'ouvrage de l'homme qui porte le nom de la rue où tu habites. Et pourquoi pas? Ces noms, pas seulement d'écrivains, mais de militaires, d'hommes politiques, de « résidents », d'étrangers, de parias dans quelques cas, de héros, de martyrs, de saints, d'artistes en général, sont, d'une certaine façon, les témoins d'autres visages, des nôtres, anonymes et si passagers. Et encore ainsi on ne lit pas la vie et l'œuvre de celui qui baptise la rue.

Je sais par expérience propre, et c'est triste de le dire, qu'il y a des villes dont les rues n'ont pas de noms. Elles ont des nombres impersonnels que seul le jazz atteint animer de temps en temps. Mais, en revenant au sujet des nombres des rues, il doit être épouvantable d'avoir à coltiner une rue. C'est pour cela que Borges ne voulait que l'on baptise des rues avec son nom- il n'a non plus accepté un mausolée littéraire dans la Recoleta- et a préféré reposer sous l'ombre d'Ulrica à Genêve. Je n'imagine comment Rolland se sentira maintenant! Il doit être condamné à voir passer une et autre fois des personnages éthérés comme cette dame, et le voilà, transformé en nom de rue, sans pouvoir écrire sur ce que l'on voit. Rolland, qu'aurait-il écrit de cette femme? Comment aurait-il écrit ce conte? Quel titre l'aurait-il donné?

Je sais que l'on se souvient quelque fois de Rolland plus pour être une espêce d'alter ego de Zweig et pour se battre avec lui dans une bataille interminable dont le scénario fut les biographies étrangêres. Tout rond, Zweig gagna. Les deux ont dépensé leur vie dans l'écriture sur d'autres-sur quoi de plus on pouvait écrire au XX siêcle, si l'on avait déjà épuisé au XIX siêcle l'écriture du « je »-. Zweig et Rolland ont combattu « main à main » comme de bons amis. Même Zweig termina d'écrire la vie de Rolland. Les deux moururent à la fin de la Seconde Guerre Mondiale dans les tranchées de la désolation. Je me rappelle en particulier des livres de Rolland et Zweig sur Tolstoï, pleins d'aphorismes édifiants et ivres de pacifisme galopant. Tous les deux sévêres et tranchant avec Sofia, l'épouse de Tolstoï, selon eux une tyrannique qui asservit le pauvre comte; sauf que, dans ses Mémoires, Sofia a beaucoup plus à nous dire sur Tolstoï que Zweig et Rolland dans ses biographies héroïques. Peut-être Sofia est comme la femme de ce conte.

Accompagné par ces visions du passé, je suis arrivé jusqu'au cimetiêre. Tout était coloré, surtout en jaune. Quelques délégations oficielles laissaient des couronnes d'honneur sur les tombes ciselées et reluisantes. D'autres, dans des voitures de luxe, apportaient leur propre curé pour prier depuis le confortable chauffage intérieur. J'ai vu des couples, de personnes âgées, des enfants de la main de leurs parents. Tous, sauf elle. Je l'ai attendue. J'ai fait des tours par le cimetiêre, tout juste de deux pâtés de maisons. J'y ai fait beaucoup plus de tours en vain. Une allergie soudaine m'a obligé à abandonner ma solitaire et stérile croisade. Mes éternue-ments retentaient entre le cortêge officiel. Je suis sorti par la porte principale du cimetiêre, qui semblait absorbé par le bruit de l'avenue périphérique qui le bordait, presque par dessous des tombes, et dévorait tout à son pas. Impossible de ne pas penser au film Les triplettes de Belleville (d'ailleurs, la femme de ce ilm a beaucoup en commun avec celle de cette histoire -mais celle-ci paraît être encore plus seule-).

Je suis revenu chez moi par où j'étais arrivé, en refaisant la rue Jaurês (ce socialiste à qui on a tué dans un café de Paris pour s'opposer à la Grande Guerre), la Rue de la République (de ceci il ne faut en parler), la rue Jean Monnet (un des pêres de la nouvelle Europe, financiêre et tras-in-humaine, pardon, j'ai voulu dire « transsibérienne »), et la rue Péri (un vrai résident français) jusqu'au retourner sur le Boulevard de Rolland. Ce chemin que j'ai parcouru pendant des années il ne m'avait jamais fait penser à ses personnages, dans ces ombres urbaines qui se promênent par notre mémoire, vainement. C'est du pareil au même que les rues s'appelêrent « Pompidou », « Eisenhower » ou « Adenauer ».

Le lendemain, il n'y eut plus de caddie avec la dame coltinée. Les matins furent ainsi passés une aprês l'autre et moi, j'ai commencé à oublier, sans le vouloir, son visage, et son allure. Cette tombe qu'elle visitait chaque matin sera aujourd'hui aussi méconnaissable qu'elle l'est maintenant pour moi. Une fois j'ai rêvé d'elle. Je la voyais traîner son caddie plein de vivres pour elle et pour « lui »: des conserves, du lait, un pair de jambons séchés et quelques litchis de Madagascar. Je la voyais s'asseoir sur la tombe à « lui » et déjeuner en silence. Dans mon rêve, elle s'asseyait éplucher une douzaine de litchis et aprês elle gardait avec soin les semences brillantes de ce fruit magique. Je ne me rappelle pas de ce qu'elle faisait avec elles. à la fin je la voyais s'éloigner du cimetiêre, toujours en traînant son caddie.

Mes matins se volatilisaient en lisant et de temps en temps je prenais un pair de photos des passants qui marchaient par le Boulevard Rolland sans intérêt sur ce que cet homme ait écrit. Il ne laisse d'être paradoxal que le bâtiment voisin au mien, un collêge, porte à la fois le nom d'un photographe français qui immortalisa la quotidienneté « douce et heureuse » de la ville de Paris en blanc et en noir des « trente glorieux » jusqu'à l'écœurer ( je me réfêre à Robert Doisneau). Parmi mes photos et mes lectures ensoleillées, je n'ai pas eu du temps de lire Rolland... mais le jour viendra. La vérité, je n'ai pas parvenu à trouver le goût à ses livres.

Seconde vision

Hier je l'ai vue à nouveau. Elle marchait dans la Rue Daguerrotipo, en traînant le même caddie. à cette heure-là de l'aprês-midi, les employés de la Mairie qui ramassent les échafaudages, les postes métalliques, les annonces publicitaires en couleurs et les triangles de signalisation pour dévier la circulation étaient prêts à défaire le marché temporel de tous les vendredis dans la rue Daguerrotipo. Les huit balayeurs du quartier se préparaient pour nettoyer. Quelques-uns, étrangers à cette scêne, venaient de déjeuner dans les restaurants qui longeaient la rue piétonne. Les deux dames qui servaient le kiosque du coin causaient du climat du matin ou de celui de la veille matin ou celui d'hier. Deux gendarmes vêtus en civil fumaient un pair de joints; ils essayaient de chasser un dérouté qui les en demandait un. Presque en face, une librairie avec le nom d'un poême de Mallarmé ouvrait ses portes. Dans sa vitrine, on pouvait appréciait les nouveautés de début d'année. Une collection de photos prises par Raymond Carver (elles semblaient des tableaux de Edward Hopper!) se distinguait dans un coin, et un livre à grand format dédié aux œuvres posthumes de plusieurs écrivains tchêques. D'autres passaient en vélo et achetaient un des derniers fruits qui restaient dans les étagêres presque demi-vides (peut-être une pair de mangues ou une pair de litchis de Madagascar). En ligne diagonale, un vieil homme essayait de faire un appel dans une des derniêres cabines téléphoniques qui manquaient peu dans cette ville. Au fond, une fille promenait un chien basset hound.

Le vendredi, il y a un marché boulevardier dans la rue Daguerrotipo. Il y a bien des années, les voisins et les touristes se sont habitués à ce rendez-vous avec les marchants qui viennent de plusieurs régions de la France, avec leurs fromages, et leurs jambons mûrs et bien conservés. C'est la fin de l'hiver, et le mouvement d'acheteurs est encore majeur. Il pourrait être un marché aux puces. Il a un certain air d'immobilité, de répétition prévisible. Les produits son plus frais et, même si les prix sont plus élevés que dans les surface, les voisins préfêrent le contact oral des commerçants et profitent le moment pour écouter les rumeurs sur d'autres voisins et pour se vanter d'eux-mêmes.

Pas loin de là-bas, voilà qu'il y a un vrai marché aux puces. Je l'ai connu il y a deux jours. Il fonctionne seulement le dimanche. Tout est três bizarre et on veut te faire passer n'importe quelle cuillêre en cuivre par un vestige de la cour de Louis XVIII (même pas pour un objet de celle de Louis XIV). La derniêre fois que je suis allé, un vieux me raconta qu'avant la guerre, le marché était três animé, plein de tziganes qui lisaient le destin et qui se baladaient l'aprês-midi en offrant des images de futurs rêveurs. Il semble qu'il n'y a plus de tziganes ni de destins à lire. Ou peut-être il y en a mais pas dans cette ville où tout le monde paraît être à la hâte, mais où paradoxalement on ne voit pas de tziganes. C'est étrange. Cette situation donnerait l'occasion de faire un film semblable à un de Tony Gatlif! Si cela se trouve, personne veut savoir son destin à l'avance ou ils ne sont plus disponibles à dépenser de la l'argent en ces supercheries.

Elle s'était arrêtée : paraissaitil qu'elle attendait quelque chose. Elle jouait avec ses longues nattes en décrivant avec ses mains des mouvements circulaires étrangement dissociés.

à trois heures pile, toujours avec la même précision, tout le monde se préparait pour démonter le marché. Les derniers acheteurs commençaient à s'éloigner vers leurs maisons et le reste vers le Metro. Ceux qui étaient en train de déjeuner ont commandé un dessert au pistache ou au tiramisu et puis, ils ont demandé l'addition. Quelques-uns payêrent en espêce et d'autres en chêque. Personne a laissé du pourvoir. Les garçons ont levé les assiettes et sont sortis fumer une cigarette. La librairie a ouvert ses portes, et la premiêre vente du jour fut l'autobiographie d'un célêbre politicien local (« Travaillez plus comme moi et enrichissez-vous plus que moi »). Les dames du kiosque discutaient maintenant des élections au suffrage, sans nommer aucun politicien en particulier, même pas celui qui venait de publier son livre (qu'elles, en plus, vendraient dans leur kiosque). Quelques touristes prenaient les derniêres photos du marché et achetaient du vin, des marmelades, du miel de Bretagne et beaucoup d'ail. Les huit balayeurs parlaient du match d'hier : une équipe de football de la frontiêre est, où un joueur connu qui était aussi technicien jouait. Hier soir l'équipe a perdu par tirs au but et a été éliminé dans les quarts de final d'une coupe européenne de second niveau. Un d'eux avait parié quelque somme et se lamentait encore. Ceux qui montaient au vélo se gênaient avec les camions garés de deux côtés de la rue. Ils faisant seulement une pair de grimaces et continuaient leur chemin. Le chien qui allait avec la fille a uriné presque dans la cabine téléphonique dans laquelle le vieux y était, qui n'avait pas pu se communiquer avec personne. à côté de l'annuaire, il tenait une bouteille de vodka vide. Une camionnette du magasin Bo-Bo, qui distribuait de la nourriture congelée à domicile, s'est arrêté à deux mêtres du marché ; la porte ouverte laissait entendre les sons de la radio allumée. Le chauffeur est entré dans un bâtiment contigu. Tous ont pu écouter une émission extraordinaire d'informations d'une chaîne publique. On parlait d'un coup d'état dans un pays lointain. Dans un endroit d'Amérique Latine qui commençait avec C (ce n'est pas Curaçao ni Cuba ni Costa Rica). On disait que des militaires avaient constitué un Gouvernement d'unité nationale qui garantirait la démocratie et la paix. On a transmis en différé une communication où un colonel de nom retentissant (ou rossinante) informait aux habitants de ce pays qu'il ne les conseillait de sortir dans la rue pour un temps indéfini. Le chauffeur de la camionnette est revenu et a changé le dial. Il a mis une émission qui transmettait de vieilles balades françaises.

Je continuais à observer la femme avec son caddie, mais elle ne se sentait pas concernée par mon regard. Elle s'est approchée timidement à recueillir les semences de litchis de Madagascar qui avaient restées abandonnées dans la rue. C'était la fin de l'hiver, et on ne voyait presque plus de litchis à Paris. Les balayeurs la connaissaient bien et l'appelêrent par son prénom. Un d'eux lui a donné des piêces de monnaie et un journal dans une rare langue.

En échange, elle lui a lu le destin et lui a fourni douze semences de litchis. Elle lui a dit que sa vie était au point de subir un grand changement mais qu'il ne devait pas avoir peur. Elle l'a regardé aux yeux et l'a averti de soigner sa santé. Puis, elle lui a dit deux mots dans une langue bizarre et l'homme l'a embrassé sur son front. Le reste a observé avec indifférence. Un d'eux a ri. à la fin, la femme s'en est allée avec son caddie plein de semences de litchis et s'est dirigée vers son petit hôtel de passage. J'ai décidé de la suivre. Elle a passé en face de la librairie, où se trouvaient les photos de Carver et l'autobiographie de l'homme politique, et est entrée chercher un cahier. Elle s'en moquait des livres. Elle a ramassé quelques piêces de monnaie et a acheté un cahier avec la couverture noire à 80 pages, en format carré. Elle s'est dirigée vers le cimetiêre de Montrouge et s'est assise au-dessus de la tombe du double d'Alfred Jarry. Je l'ai vu cracher sur sa tombe. Peut-être, elle l'a confondu avec Boris Vian. Au bout de l'aprês-midi, elle a écrit ce conte.

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